Des extraits de mon premier livre


 Extrait 1
Tous les jours, j’apprends à être « auteur » disons – l’aventure de l’écriture (1), celui du choix de l’éditeur (2), la stratégie de communication (3).
Le choix a été celui de procéder à sa publication en faisant confiance à un professionnel de l’édition avec qui je pense, il sera question de la mise en place de la dite stratégie.
La première étape, j’ai senti que je contrôlais la situation, soumis à mon inspiration, l’avancée ne dépendait que de moi.
La seconde étape est nouvelle / je me sens comme un peu dépossédé du livre – j’attends avec plus ou moins d’impatience la réponse du premier éditeur.
Dans cette attente, avec une de mes lectrices, critique du livre, on fait ce choix de vous proposer un extrait. Chaque semaine un nouvel pour autant d’échanges espérés sur l’emploi de tel ou tel mot, sur tel ou tel enchainement qui donne des idées etc.
Tirer d’un livre un ou plusieurs extraits n’est pas un exercice aisé, des éléments n’apparaitront pas comme notamment le titre du livre, des circonstances de temps, de lieux.

Le premier extrait :

« Convaincu de ne pas être seul à avoir opté pour le silence, le livre propose d’explorer son propre monde intérieur. Les mots reflètent ma réalité vécue et sont emprunts de passion de la vie, de ces émotions qui font que nous nous battons jours après jours avec patience et parfois sans, pour se sentir vivre sur le chemin de notre sérénité, notre bien-être. »


Extrait n°2
Des moments forts ont marqué ma vie. Ces instants intenses ont élargie les périmètres de mes limites telles que je les imaginais définies. Professionnellement, j’avais pour rôle notamment de transmettre des messages du « bon vivre ensemble » à des élèves en milieu scolaire. Durant deux mois, ma voix s’éclipsait une vingtaine de secondes plusieurs fois pendant la séance d’échange. Le second extrait du livre que je vous propose mentionne cette période si forte en émotions.

« Au bout de deux mois d’intarissables frayeurs, l’anomalie me laissa tomber alors même que je commençais à y prendre goût. En toute conscience, avec détermination, expérience, les craintes se dirigeaient aux membres du groupe. Mes compagnons de séance appréhendaient mon changement soudain d’attitude. Je m’arrêtais, immobile, faisant mine de réfléchir, je souriais en moi jouant subitement de mes bras, taisais ma voix pour les surprendre et mieux titiller leur concentration. J’adorais. »
Quelques mois après, j’ai atterri sur la petite île de Wallis située dans le Pacifique Sud entre plus ou moins la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française. J’ai fait la rencontre d’une femme exceptionnelle qui ne parlait pas : un court extrait de ce même chapitre :

« Elle me semblait à part, tout en restant aimée par les autres. Me sentant proche d’elle, elle dégageait en moi joie, mélancolie, combattivité, réalisme, énergie, volupté. ».
Elle s’appelle Malia, je ne l’oublierai jamais. Au plus profond de moi, une de mes priorités est d’apprendre à communiquer en langage des signes : le dernier extrait de ce chapitre, une vraie évolution dans ma vie :

« Le temps a manqué, elle est partie à la retraite, un dernier échange de regards, de sourires, notre dernier « au revoir » et une ambition en moi est née : m’exprimer dans le langage des signes. Les émotions se déversent et traversent les corps, les esprits, certes dans un silence sonore mais pourtant si retentissant ».

Extrait n°3
Je m’étais habitué à chausser des tennis et fouler le bitume – des sensations extraordinaires au point où, lors d’une épreuve de semi-marathon sur l’île de la Guadeloupe, le côté ordinaire a laissé la place, un court laps de temps, à l’extra.
« Ce tourisme surprenant sur les terres du bonheur demeure un souvenir unique mais laisse des frissons parce que la conscience a compris que je m’éloignais de la vie. »
Je suis désolé de ne mettre que de très courts passages. Le choix des extraits est préparé par mon équipe.

Extrait n°4
Le corps appelle parfois à se faire examiner, décortiquer en images – plongé dans une obscurité troublante, des spécialistes voient l’intérieur de notre propre « notre »
« Alors s’impose le temps de la réflexion tant sur la durée que le contenu de sa propre vie et les heures défilent au rythme des élans des nuages du vrai ciel. Les sourires, l’indifférence, l’insouciance laissent place à la mélancolie, l’humilité et la peur de ne plus exister. »
Avant, après, les pensées s’enchainent, se bousculent et seul reste notre appétit pour la vie, l’espoir ; notre avenir d’une façon générale. 

Extrait n°5
Des minutes dans un train et depuis … j’entends « don d’empathie », je réponds « pffffff » et puis … en ces quelques années depuis cette année 2002, des périodes me marquent davantage du fait que les regards des autres me touchent énormément au point où je perçois de trop de ce qui se cache en eux..

J’intitule cet extrait « un voyage en train »

« Peu de passagers, un seul siège d’occupé dans le compartiment formé de deux rangées de cinq places chacune. L’espace me rappelait maints films vus en noir et blanc.
Sur une des rangées, j’avais pris place sur le siège collé à la porte et deux me séparaient de l’autre personne.
Lassé de l’allure lente du train, je sorti un livre pour croire à l’oubli du temps et des nombreux arrêts.
Halte à Toulouse, une femme d’une quarantaine d’années que j’appelle Delphine pénètre dans le compartiment, pressée, elle passe devant moi et se précipite sur l’autre rangée. Elle s’installe sur le siège collé à l’hublot. Sans l’imaginer, elle marquera ma vie de l’intense souvenir des émotions exposées.
Sans lever la tête, dès son entrée, mon corps a subitement eu chaud transpirant de sensations vives et incontrôlées. Des étourdissements s’emparèrent de moi, ma poitrine donnait l’impression de se gonfler seule sans air et abandonné dans mon incompréhension, j’espérais juste respirer et que ce moment prenne fin afin que je récupère d’un peu de moi.
Dans l’allure de la perturbation d’un rythme soutenu et si peu régulier, je décide enfin de porter mon regard sur elle et ce choix me convainc de l’influence qu’avait cette femme.
Assise près du hublot, elle me trouble, me fait mal comme si sans permission et avec autorité, elle avait franchi mon mur de protection pour déposer les fragments de sa souffrance. Légers, volatiles, aucune défense n’a pu stopper l’éparpillement des morceaux qui me gênaient dans le ventre et excitaient des sensations de picotement, de chaleur étouffante provoquant jusqu’à un étourdissement intérieur. Son visage me renvoyait une telle souffrance qui me submergea et je ne comprenais rien du contenu de l’instant. La fuite apparu comme le seul recours mais n’eu pas l’élan parce qu’elle m’attirait de peur. Que de paradoxes ! »
 
Extrait n°6
Du jour au lendemain, j’ai compris que mon corps était guidé par mon esprit qui débordait d’un trop plein de quelque chose – que je ne maîtrisais pas du tout

J’intitule cet extrait « la peur de l’instant »

« Le soulagement allège un cœur apeuré en mal de compréhension. L’air circule avec davantage de tonicité, d’envergure. La confiance m’enveloppait progressivement, tendrement. Jusqu’au bureau de travail, mes marques étaient tracées. Pas après pas, je me déplaçais sans encombre reconnaissant chacun des défauts superflus des carreaux. Ma silhouette corporelle agréable débarrassée des kilogrammes inutiles me redonnait le désir, l’envie, les ambitions et eu l’élan de me réinventer l’avenir.
En octobre 2006, profitant de la vague de ces émotions positives, une offre professionnelle se dévoile à moi que je n’hésite pas à saisir. En deux jours, la vie bascule, les sensations s’affolent, l’esprit m’abandonne et laisse le corps en ruine.
Entretien d’embauche avec le directeur l’après-midi, organisation minutieuse notamment centrée sur une promenade le long de la plage pour retirer une tension du cou, je perdais le contrôle de ma quiétude. Les heures s’écoulent, mon corps répond péniblement aux commandes comme courir ou sauter. Je ne peux pas et ne comprends pas.
Dans la salle d’attente menant au bureau du responsable employeur que j‘appelle Serge, le cœur battait à un rythme si soutenu que j’avais l’impression de tourner sur place. Un tourbillon se chargeait de m’obliger à rester en position assise ou menaçait de me faire chuter en m’enlevant l’équilibre. Constatant l’état, je décidais d’attendre debout juste derrière la porte de Serge, ce qui permettrait d’atteindre une chaise en restreignant considérablement le nombre de mes pas et par conséquent cacher mon incompréhension. J’imaginais un grand bureau et me préparais à l’aventure. Attaché au moment, couloir étroit, l’abandon était exclu et réussissais à n’imaginer que le reposoir qui m’accueillerait.
Remarquant mon état, j’inventais un mal physique plausible et passager au niveau des chevilles. Ce mensonge n’en était pas entièrement un car « passager », j’espérais qu’il le soit, mais en vain ! Craignant juste de tomber, j’ai pu profiter de son détour de regard pour accélérer et m’asseoir. Le sourire naturel m’a permis de récupérer et la conversation a pu débuter, s’achever sans autre perturbation. En plein échange, j’appréhendais déjà la fin de l’entretien mais les occupations de Serge m’ont permises de regagner le véhicule seul et par conséquent sans difficulté. »

Pour tout commentaire, n’hésitez pas sur cette page ou sur ranolouisxavier@yahoo.fr : je prends un véritable plaisir à échanger avec vous / En vous remerciant du déjà « reçu »

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